Nous avons une fois de plus pris un bus Cruz del Sur afin de relier Arequipa à Puno (45 Soles – Cruzeiro). Le départ depuis le terminal fut vraiment chaotique et signifia une arrivée tardive à Puno. Le plan était de prendre directement un bus pour la frontière Pérou-Bolivie et passer la nuit dans la ville de Copacabana. Malheureusement, en raison du retard accumulé, nous avons loupé de peu le dernier bus et avons été contraint de passer la nuit à Puno, même après avoir tenté de convaincre d’autres voyageurs de partager un taxi jusqu’ à la frontière (pour 15eur de + que le bus), en vain.
Ca n’était pas en soi un gros problème, nous étions plus embêtés par le fait qu’il ne nous restait que très peu de Soles, ayant bien calculé le coup jusqu’ à la frontière bolivienne. Nous avons donc été forcés d’échanger l’équivalent de 40$, afin de payer une nuit, un repas et deux aller-retour en taxi.
On a trouvé une jolie petite chambre (quoique très froide la nuit) au Grand Puno Inn, pour 50 Soles, incluant un petit déjeuner qui se révéla plus que frugal. Apres y avoir posé nos affaires, nous sommes partis en direction du centre-ville pour une petite ballade de fin d’après-midi. Quoique fort touristique, la partie piétonnière se révéla très agréable et on se prend vite au jeu de négocier les prix avec les nombreux restaurants qui haranguent les touristes directement sur le pavé.
On a finalement porté notre choix sur La Hacienda. Pour 15 Soles (5eur), nous avons réussi à y négocier le menu composé d’une soupe, un plat principal, une boisson, un dessert et un pisco sour (le cocktail péruvien au citron vert).
Le lendemain nous avons pris un bus de la compagnie Hayarur (15 Soles) afin de rejoindre la Bolivie. Il commença à neiger au moment de quitter le terminal. Cette fois plus de doute, on est bien en hiver !
Le bus passa par de nombreux petits villages dont les habitants, tous vêtus de leurs vêtements traditionnels, vendaient toutes sortes de bricoles le long de la route. Arrivés au poste frontière, la météo empira. La neige redevint de la pluie, le brouillard fit son apparition et un froid glacial nous obligea à sortir vestes, bonnets et gants. Tout le monde descendit du bus et fit la queue, d’abord au Poste de Police, ensuite au bureau de l’immigration péruvienne. Une petite heure et deux tampons plus tard, il nous fallut marcher cinq minutes de l’autre coté de la frontière, pour à nouveau faire la file, cette fois au bureau de l’immigration bolivienne.
En tout et pour tout, cela pris une bonne heure et demie.
Quelqu’un nous fit remarquer que ça monte jusqu’ à trois heures! Dans le froid et sous la pluie, on préfère ne pas y penser et nous remontons vite fait bien fait dans le bus.
Huit kilometres plus tard, nous arrivons enfin à Copacabana, notre première ville Bolivienne, sur les bords du Lac Titicaca. Celui-ci est considéré comme le plus haut lac navigable du monde, à une altitude de 3812 mètres. C’est un véritable centre de la mythologie Inca. Il s’étend sur environ 8562 km², parmi lesquels 4772 km² correspondent au territoire péruvien et le reste (3790) à la Bolivie.
En raison du mauvais temps, nous avons longuement hésité à prendre directement un bus vers La Paz. Nous avons finalement accepté un taxi vers l’Hôtel Utama, afin d’y passer une nuit. Bien nous en a pris car dans l’après-midi les nuages gris laissèrent place au ciel bleu.
Nous négocions l’hôtel à 100 bolivianos/nuit (environ 12eur) avant d’aller nous balader sur les bords du lac. Les prix sont bien moindres qu’au Pérou, cela fait plaisir au portefeuille. Nous finissons par nous poser sur une chaise longue au soleil et passons quelques heures à observer la vie locale.
Une fois le soleil disparu, la température descend d’une bonne quinzaine de degrés. On repasse vite fait par l’Hôtel afin de s’habiller chaudement. En chemin, Anne-Marie fit une réservation au restaurant La Cupola, l’un des seuls ouvert en ce dimanche soir. Nous y prenons place une heure plus tard. Anne-Marie eut du flair pour la réservation : alors que nous nous apprêtions à passer commande, plusieurs couples sont refoulés à l’entrée, toutes les tables étant occupées ! La spécialité de la maison est la fondue au fromage, à partager. Si si ! Quel plaisir, le tout pour environ 100 bolivianos (12eur).
Si tout cela semble bien sympathique, vous vous demandez surement quelle est la raison du titre de l’article : « Terreur sur le Titicaca » ?
La voici.
Le lendemain matin, après un réveil aux aurores, nous avions rendez-vous avec un des nombreux bateau se rendant sur l’Isla del Sol, sans conteste la principale attraction du Lac Titicaca. D’après la légende, c’est ici qu’est né le soleil et est apparu le premier empereur Inca. Apres avoir acheté nos tickets auprès de la compagnie Lake Titikaka, nous embarquons sur le bateau. Grave erreur. Celui-ci, construit entièrement en bois il y a plus de 20 ans, était bondé de touristes, bien au delà de sa capacité, d’autant plus que certains touristes avaient décidé de passer la nuit sur l’ile et étaient donc chargés de tous leurs bagages. Bien évidemment, aucun gilet de sauvetage (quoiqu’avec une température de l’eau à environ 4 degrés, ils n’auraient pas été très utile) !
A environ mi-chemin, le bateau commença à prendre l’eau. Thomas était pétrifié. A chaque vague on entendit le bateau craquer. Silence de mort sur le pont. Thomas ne put s’empêcher d’aller en toucher un mot au capitaine, tranquillement assis à l’arrière, manœuvrant le seul moteur à bord. Vous imaginez bien sa réponse, lui qui fait ce trajet chaque jour depuis sans doute plusieurs décennies. Cela dura plus de 2h30, avant de finalement arriver sur l’ile.
Evidemment, il nous faudra faire le chemin inverse, dans quelques heures. Le temps de discuter avec un couple de britanniques, nous reprenons nos esprits et commençons à grimper la montagne.
La vue est magnifique et on aperçoit en face, sur l’autre rive, la Cordillère Royale et le mont llampú, dominant le lac de ses 6368 mètres. Nous atteignons le premier village après environ 45 minutes de montée. A cette altitude, l’oxygène se fait rare et nous avons vite le souffle coupé. On rigole doucement en doublant ceux qui ont un sac de plus de 15 kilos. Nous croisons plusieurs habitants. Certains souhaitent nous vendre des objets divers, d’autres nous saluent d’un « buen dia ». Beaucoup de mules et de lamas également, utilisés pour transporter des sacs de marchandises depuis l’embarcadère jusqu’aux différents villages. L’ile est habitée par un peu plus de 5000 boliviens.
On décide de se poser sur une petite terrasse afin d’y admirer la vue. Nous sommes bientôt rejoints par un couple d’allemand, également en tour du monde, mais dans l’autre sens. Ils viennent seulement de débuter leur voyage… On les envie à peine, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant. Nous passons deux bonnes heures en leur compagnie, leur fournissant conseils et autres endroits à ne pas manquer et/ou à éviter durant leurs prochains mois. Une israélienne d’une cinquantaine d’années, accompagnée de son fils, s’arrêta brièvement pour nous offrir son guide de voyage de la Bolivie. Ils se rendent au Pérou et n’en auront donc plus besoin. Il s’agit du Rough Guide, publié en Février 2012. Une aubaine ! Nous prenons ensuite congé du couple d’allemand et passons le reste de l’après-midi à nous balader dans les environs. Les paysages ressemblent un peu à la Crète, bien que nous n’y ayons jamais mis les pieds. Clin d’œil aux parents qui en reviennent.
Nous aurions aimé y passer une nuit mais les bagages étaient restés à Copacabana, nous sommes forcés de repartir vers 16h30. Le voyage du retour se passa beaucoup mieux pour Thomas qui passa le trajet à discuter avec deux bretons, de passage en Pérou et en Bolivie pour quelques semaines, et ayant terminé une course à pied en équipe dans les hauteurs du Pérou.
Ce soir-là nous nous posons au restaurant La Orilla, un joli petit restaurant tenu par un bolivien ayant habité quelques années au Texas. Feu ouvert et jolie décoration. Nous commandons un petit plat de nachos en entrée, faits maison, accompagnés de guacamole, de petits cubes de tomate, oignons, morceaux d’avocats. Délicieux. Thomas s’est ensuite délecté d’une pizza 4 saisons et Anne-Marie d’un plat ressemblant étrangement à des carbonnades flamandes.
Copacabana est un paisible petit village, où un arrêt n’est nécessaire que pour aller visiter les iles sur le Titicaca. Nous y passerons une nuit supplémentaire, avant de rejoindre La Paz, la capitale administrative du pays (Sucre étant la capitale officielle.)
Merci pour cette sensation de voyage pendant mes pauses d’études !
C’est l’hiver mais quel ciel bleu, ici c’est l’été et il fait gris!
Profitez bien!